Les combats du « Front de Seine »

 

La seconde guerre mondiale

   La guerre se préparait depuis longtemps surtout du coté allemand, mais elle n’est officiellement déclarée que le 3 septembre 1939 par la France et la Grande Bretagne, suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, 2 jours plus tôt.

   Les alliés, France et Grande-Bretagne, massent des troupes à la frontière allemande, mais ne franchissent pas le Rhin ; dommage car la suite aurait probablement été différente. Ils sont sur la défensive, derrière la « ligne Maginot »(une ligne de forts le long de la frontière allemande) et attendent.

Ils attendent jusqu’au 10 mai 1940 et ce jour-là, les blindés allemands contournent la ligne Maginot et déferlent sur le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. Des commandos parachutistes investissent les points stratégiques (ponts et même un fort au dessus de Liège)

   Guderian fait une percée et fonce vers la Manche pour essayer de couper la retraite des armées britanniques ; le reste de la Wehrmacht, même motorisée, a du mal à suivre.

   Les réfugiés qui fuient les zones de combat se retrouvent sur les routes avec ceux fuyant les villes bombardées loin du front, beaucoup sans voitures, avec quelquefois une charrette ou une brouette ; ils gênent énormément les mouvements des troupes et l’aviation allemande en profite pour mitrailler ces files sans défense et augmenter encore la panique.

   Après cette percée éclair, les combats continuent ; les blindés allemands progressent et des unités françaises plus ou moins reconstituées essaient de stopper leur progression. C’est particulièrement vrai en Normandie, où l’on essaie de les arrêter sur la Seine ; d’où le nom de bataille du «Front de Seine ».

Vernon 8 juin 1940

   Il était évident que des troupes allemandes essaieraient de traverser la Seine à Vernon ; aussi le pont avait été miné, il était prévu de le faire sauter mais au dernier moment, pour laisser le passage aux troupes françaises en retraite.

   Et le samedi 8 juin, jour de marché, vers 10h, le centre de Vernon est bombardé , puis dans l’après-midi, la voie ferrée et le soir des bombes incendiaires complètent la destruction ; il y eut 200 victimes surtout civiles ; Vernon est déserté ; quelques soldats d’un régiment d’infanterie coloniale, sans artillerie, sont chargés de défendre la ville.

   Le dimanche, vers 15h le pont saute, les allemands sont là ; ils franchissent la Seine pendant la nuit, puis construisent un pont de bateaux, bombardé, reconstruit, et progressent vers Pacy et occupent Brécourt et la Heunière.

Douains 11 jun 1940

   Une contre-offensive française est déclenchée pour tenter de repousser les allemands ; le PC du général Lacroix est à Aigleville.

- le 4e RDP (Régiment de Dragons Portés) progresse vers 17h, le long de la RD181, la Haie des Granges, reprend le village de la Heunière, détruit le clocher où était installée une mitrailleuse allemande ; les allemands décrochent sauf à l’auberge de Brécourt, chez Léo Pouget ; le combat est dur ; des allemands sont réfugiés dans la cour et en y entrant à la tête de ses hommes, le capitaine de Vandière est tué ainsi que le brigadier-chef Pomoty ; les dragons furieux d’avoir perdu leur chef emportent la position et font 13 prisonniers ; d’autres fuient en side-cars vers Vernon ; c’est le soir , plus de munitions, donc repli sur Pacy.

- Le 13e RD participe à la même contre-offensive depuis la forêt de Pacy vers Douains et Brécourt ; vers 17h, un blindé sortant du couvert du bois au bout de la rue du Vivier est touché par un obus qui l’enflamme ; mais l’obus a faussé la porte et les 3 occupants (sous-lieutenant Paul-Albert, brigadier-chef Gonsard, dragon Bely) périssent carbonisés malgré les secours  de leurs camarades .

La mémoire

   Des historiens vernonnais J. Coulmiers et L. Le Moal, ont ravivé la mémoire de ces « soldats oubliés » tués lors des combats du « Front de Seine » en juin 1940 ; ils ont ainsi réalisé le grand panneau (labarum) placé dans le porche de l’église de Douains ; et chaque année maintenant, en juin une cérémonie commémore dans différents villages le sacrifice de ces soldats.

A Douains :

- l’avenue d’entrée du « Normandie Parc » porte le nom du capitaine de Vandière et le rond-point celui du brigadier-chef Pomoty

- la place située au carrefour au chevet de l’église porte le nom d’ « Espace des Dragons »

- une plaque apposée contre la sacristie rappelle les noms des 3 victimes du char Somua

 

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